Gaming1 et l’Université de Bruxelles impliquent l’IA dans la lutte contre l’addiction

Addiction au jeu en Belgique : l’Intelligence Artificielle sollicitée pour réduire les risques

L'univers du jeu de hasard en Belgique s'ouvre à l'intelligence artificielle grâce à une initiative révolutionnaire de Gaming1, un acteur majeur du secteur. Cette avancée, inscrite dans une démarche de jeu responsable, suscite à la fois espoir et prudence.

Une belle conception

Gaming1 a conçu un logiciel exploitant l'intelligence artificielle pour scruter le comportement des joueurs. Cette technologie novatrice permet d'identifier les joueurs à risque et d'intervenir de manière préventive. Classant les utilisateurs sur une échelle de risque, l'entreprise engage un dialogue avec eux pour les encourager à adopter une approche plus modérée. Des mesures de protection personnalisées, comme la limitation des mises, sont également mises en œuvre.

Pourquoi l’avènement de l’IA ?

La collaboration entre Gaming1 (Casino777, Circus, etc.) et l'Université Libre de Bruxelles (ULB), dirigée par le chercheur et professeur spécialisé dans les addictions, Xavier Noël, constitue l'épine dorsale de cette initiative. L'analyse scientifique de millions de données comportementales a permis de perfectionner le logiciel de Gaming1. Cette approche vise à approfondir la compréhension des mécanismes conduisant à l'addiction et à anticiper ces derniers.

L'ampleur de cette initiative prend toute sa signification à la lumière des chiffres de Sciensano, révélant qu'un tiers de la population belge dépense moins de 40 € par semaine dans des jeux payants, tandis que 85 000 individus sont considérés comme des joueurs à risque. La détection précoce des comportements problématiques apparaît donc cruciale pour éviter une escalade vers l'addiction.

IA : solution ultime ou pas ?

Bien que cette technologie représente un potentiel significatif pour la promotion du jeu responsable, elle ne doit pas occulter l'importance de l'intervention humaine et de l'éducation. La Commission des jeux de hasard de Belgique, tout en saluant ces progrès, reste cependant prudente. Elle souligne que les opérateurs doivent passer d'une obligation de moyens à une obligation de résultat pour garantir une protection effective des joueurs.

Certains experts émettent des réserves sur l'efficacité de ces mesures, avançant l'argument selon lequel les joueurs les plus problématiques génèrent la majeure partie des revenus des opérateurs. Ils soulignent également que, malgré les messages préventifs, les individus enclins au jeu poursuivront probablement leur activité, sauf si des contraintes plus strictes sont imposées.

L'expérience pionnière de Gaming1 et de l'ULB pourrait bien servir de modèle pour l'ensemble du secteur des jeux en ligne. L'idée est de présenter cette expérience à la Commission des jeux de hasard afin de promouvoir une adaptation législative, veillant à ce que les opérateurs agissent dans l'intérêt des joueurs plutôt que dans une perspective purement commerciale.

En conclusion, l'initiative de Gaming1, en partenariat avec l'ULB, constitue un pas significatif dans la lutte contre l'addiction aux jeux de hasard en Belgique. Cependant, pour que cette approche atteigne son plein potentiel, une collaboration étroite entre les opérateurs, les chercheurs et les régulateurs est indispensable, tout comme une réflexion approfondie sur les enjeux éthiques et pratiques liés à l'utilisation des big data dans ce domaine en constante évolution.