Scandale dans le monde du tennis belge : 7 joueurs professionnels épinglés

7 tennismen sur le banc des accusés pour match truqués en Belgique

Après une longue attente, la justice rouvre le dossier portant sur l’affaire Maestro. Il s’agit de sept joueurs professionnels belges de tennis qui sont accusés pour trucage de match et seront présentés au tribunal correctionnel d’Audenarde. Le rapport de la police mentionne qu’ils feraient partie d’un réseau de criminels de trucage de matchs. A leur tête se trouve Grigor Sargsyan, âgé de 33 ans et surnommé Maestro. L’ancien numéro trois et 124e mondial fait aussi partie des accusés.

Un réseau de criminels bien organisés

Dans cette affaire de match truqué, Maestro aurait distribué plus de 560 000 euros de pots-de-vin à des joueurs de tennis belges. Son organisation est basée en Arménie et aurait commis des forfaits de la même nature dans plusieurs pays d’Europe entre 2016 et 2018. C’est en 2015 qu’il aurait été identifié pour la première fois par un officier de liaison de la police de la Commission des jeux de hasard.

Le Saint-Gillois de 33 ans avait pourtant continué ses affaires jusqu’à une deuxième identification ce qui a entraîné l’ouverture d’un premier dossier sur lui. Plusieurs enquêtes avaient alors été lancées à travers toute l’Europe notamment en Slovaquie, France, Bulgarie et Allemagne. Par ailleurs, les Etats-Unis également s’étaient intéressés aux activités douteuses de cette organisation.

Curieusement, depuis l’ouverture de cette affaire, les trucages de match ont baissé de 44% dans le secteur du tennis. Le coordinateur de la plateforme nationale contre la fraude sportive, Guy Reinenbergh et l’opérateur Bingoal ont convenu qu’il n’y avait plus de problème flagrant de truquage. Guy Reinenbergh a précisé que la justice belge et la Fédération internationale de tennis conjuguent toujours leurs efforts pour assainir le monde sportif.

Une série de fraudes sportives impliquant 181 joueurs professionnels

Ce sont au total 376 rencontres qui ont été truquées dans l’affaire Maestro en Belgique. 181 joueurs sont suspectés dont certains de la 150e à la 1000e place mondiale. Le parquet fédéral de la Belgique mentionne plus de 560 000 euros qui ont servi aux pots-de-vin.

Mais ce chiffre est largement dépassé au plan mondial. Ils sont évalués à des millions. 8,2 millions d’euros auraient été crédités sur le compte du directeur financier de l’organisation, Andranik M., entre juin 2016 et mars 2018.

Un réseau de faussaires bien aguerris

Plusieurs perquisitions ont été effectuées en mai 2018. Menées par la justice belge, elles ont permis de saisir 4 GSM utilisés par Maestro pour planifier les matchs truqués en Belgique. Ce sont les données contenues dans ces appareils qui ont permis de connaître le modus operandi de l’organisation.

En effet, Maestro commençait par repérer de potentiels partenaires dans des événements sportifs nationaux. Il fixe son attention sur ceux qui sont peu médiatisés tels que les tournois de Coxyde ou Eupen. Il s’agit de compétitions regroupant des joueurs talentueux qui ne sont pas devenus des stars. L’organisation profite alors de leur situation désavantageuse pour faire ses offres.

Après être ciblés, les tennismen sont contactés par Sargsyan pour convenir d’un rendez-vous avec les victimes au Bar du Matin à Forest. Une fois au lieu de rendez-vous, une puce leur est donnée pour sécuriser la communication. Les joueurs recevront plus tard, directement de Maestro, les comportements à tenir durant les matchs.

Les paris à jouer sont alors transmis directement par le chef de fil à ses partenaires à travers les réseaux sociaux comme Whatsapp et Télégram. Après le match, les joueurs recevaient directement leur part du gâteau dans leur boîte aux lettres ou par virement.

Sept joueurs belges suspectés d’avoir perçu des pots-de-vin

Les GSM saisis lors des perquisitions ont prouvé à la police que sept joueurs belges sont complices. Le chef d’accusation est clair : ils auraient perçu des pots-de-vin pour truquer leur match.

Pour preuve, des captures d’écran ont montré que des joueurs avaient conclu le marché de perdre 6-0 au cours de tournois nationaux. Mais ils n’ont pas reconnu les faits devant le tribunal correctionnel d’Audenarde. « Mes clients plaident non-coupables. Il y a un net dépassement du délai raisonnable et ce n’est pas la faute de mes clients », a argué maître Walter Van Steenbrugge qui défend trois des sept joueurs suspectés.