16 pays se réunissent pour régler la polémique sur les loot box en Europe

Affaire loots boxes : 16 régulateurs s’interrogent sur les frontières entre jeux d’argent et jeux vidéo

Il n’est plus un secret pour personne que les loots boxes sont le plat de résistance dans l’espace virtuelle européen. A ce propos, une nouvelle enquête est en train de naître et tranchera sur la nature véritable des lootboxes.

Pourquoi une nouvelle enquête et par qui ?

La présente enquête est une idée originale de plusieurs signataires constitués de 15 régulateurs européens (Lettonie, République Tchèque, Ile de Man, France, Espagne, Malte, Jersey, Gibraltar, Irlande, Portugal, Norvège, Pays-Bas, Royaume-Uni, Pologne et Autriche) dont l’État de Washington.

En effet, cette enquête veut « s’assurer que les fonctionnalités en jeu, telles que les loot boxes, ne constituent pas des jeux de hasard en vertu des lois nationales ».

A l’origine, l’Arjel et le directeur général de l’UK Gambling Commission

Pendant que l'Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel) et ses équivalents locaux font le curieux constat « que l’introduction de la dimension monétaire dans les jeux dits sociaux ou gratuits et dans les jeux vidéo, peut porter atteinte aux principes communs qui fondent la régulation des jeux d’argent et en particulier la protection des consommateurs et l’interdiction du jeu des mineurs », le directeur de l’UK G. n’a pas non plus caché son inquiétude.

Ainsi, il déclare que les régulateurs « veulent que les parents soient conscients des risques et qu’ils enseignent à leurs enfants comment rester en sécurité. Les sites Web sans licence proposant des paris sur les skins peuvent apparaître à tout moment et les enfants peuvent jouer avec de l’argent destiné à des produits de [jeux vidéo]. Nous encourageons les sociétés de jeux vidéo à travailler avec leurs organismes de réglementation des jeux de hasard et à prendre des mesures dès maintenant pour faire en sorte que les consommateurs, et en particulier les enfants, soient protégés ».

De nouvelles perspectives le 28 septembre

C’est pendant le prochain Forum Européen des Régulateurs de Jeux d’argent qui se tiendra le 28 septembre 2018 que le groupe de travail se penchera sur la question. Tout en exhortant les différents acteurs du secteur, le groupe compte au cours de cette séance « analyser minutieusement les caractéristiques des jeux vidéo et des jeux sociaux ».

Avant cette séance de travail qui s’annonce chaudement, le sénateur Jérôme Durain qui avait évoqué le sujet en novembre dernier animera un séminaire sur « Les jeux à la lisière des jeux d’argent : le cas pratique des micro-transactions dans les jeux vidéo » le 23 septembre prochain, au palais du Luxembourg.

Un peu plus tard, en mars 2019, aura lieu à Bordeaux un colloque sur la notion des jeux d'argent et ses frontières.

La concertation du 28 septembre prochain pourrait bien aider les pays comme la France à se décider sur la question de la régularisation des microtransactions.

Quelques résistances…

Malgré l’annonce de la tenue imminente de la concertation des 15 régulateurs sur la question des lootboxes, des studios et éditeurs continuent d’œuvrer chacun à sa manière. Par exemple, même si Blizzard a effectivement retiré les loot boxes de ses jeux en Belgique, il n’a pas caché son désaccord. De son côté 2K incite de façon ostentatoire ses joueurs à réclamer le retour de la fonctionnalité aux autorités du pays.

A propos d’Electronic Arts, il décline tout retrait de son système FUT de FIFA 18 et FIFA 19. En conséquence, la justice belge mène une enquête et l’évidence d’une poursuite judiciaire de l’entreprise pour activités de jeux d’argent illégales n’est plus à démontrer.