L’addiction aux jeux a quadruplé chez les joueurs belges

Rapport du CSS à propos des addictions aux jeux : des mesures en vue

A force de jouer, les passionnés des jeux deviennent dépendants. Il s’en suit une habitude qui se transforme plus tard en une pathologie assez grave. Cela implique des conséquences aussi bien sur le joueur que sur sa famille. Environ 5 % des joueurs belges, soit 150 000 à 200 000 se retrouvent dans ce cas selon le Conseil Supérieur de la Santé (CSS), un organe du SPF Santé publique. Des recommandations sont alors faites pour remédier à cette triste situation.

Environ 5% des joueurs belges souffrent des dépendances aux jeux

Le nombre de cas concerné par cette pathologie est très significatif. Le thérapeute Serge Minet, également fondateur de la clinique Dostoïevski au CHU Brugmann et qui s’occupe de la pathologie des jeux, signale qu’il s’agit d’une pathologie lourde. Il explique comment se manifeste cette maladie chez le joueur : ‘’ Au début, le joueur gagne au jeu. Ensuite, il se convainc que se sera toujours ainsi. Quand il commence à perdre, il se donne l’espoir qu’il gagnera. Le mal apparaît quand ce dernier prend du plaisir à jouer bien qu’il n’a plus les moyens, et se dit qu’il ne peut arrêter de jouer parce qu’il manque de l’argent.’’

La directrice de L’ASBL, Laurence Genin qui mène également une lutte contre cette pathologie explique à son tour ce qui encourage les joueurs malades qui sont en manques. Pour elle, la publicité agressive promettant des gains rocambolesques en un temps record et seulement avec de petites mises, est ce qui motive les belges à poursuivre le chemin de la dépendance.

Laurence Genin mentionne aussi un autre aspect. Celui qui concerne l’accès facile aux jeux de hasard. Elle souligne qu’avec l’avènement des paris en ligne, une grande ouverture a été faite. Ainsi, tout le monde accède très facilement aux jeux même quand on est mineur.

Les grandes résolutions prises par le CSS au sujet de la pathologie

Pour en finir avec l’addiction aux jeux d’argent et de hasard, le Conseil Supérieur de la Santé a émis ce lundi trois grandes recommandations à suivre.

Dans un premier temps, il exige l’interdiction de la publicité en faveur des jeux d’argent et de hasard. Cette mesure vise à décourager les joueurs pathologiques à continuer par jouer. Dans un deuxième temps, il propose de limiter l’accessibilité aux jeux. Pour cela, il limite les heures d’ouverture des salles de jeux et interdit l’accès aux jeux d’argent à toute personne dont l’âge est inferieur à 21 ans. A noter que cette interdiction existe déjà mais n’est pas respectée. Enfin, le CSS envisage d’instaurer une structure indépendante de contrôle chargée de faire respecter la règle de l’exclusion des joueurs malades. Il compte aussi forcer la main aux centres de jeux qu’ils les dénoncer et au besoin les orienter vers des spécialistes de la santé.

Sur ce dernier point, les avis sont partagés. Laurence Genin pense, quant à elle, qu’on ne dispose pas de ressources financières suffisantes pour entreprendre la mise en place d’une telle structure ; alors que, Serge Minet opte pour la voie de la sensibilisation. Il propose qu’on fasse comprendre aux personnes les dangers à savoir : dépression, surendettement et suicide, liés aux jeux d’argent.