Remco et Van Aert, deux cyclistes espoirs des belges pour les JO de Paris 2024

Remco et Van Aert : en route vers les jeux olympiques de Paris 2024

Remco Evenepoel et Wout van Aert, deux cyclistes belges de renom, ont pris le départ du Tour de France 2024 avec des objectifs ambitieux. À l'issue de la compétition, l'évaluation de leurs performances révèle un contraste saisissant. Tandis que Remco Evenepoel a brillé, décrochant les éloges, Wout van Aert semble avoir montré quelques faiblesses en prévision des Jeux Olympiques de Paris 2024. Face à ces observations, quelles aspirations devons-nous nourrir pour ces XXXIII? Olympiades ? Et qui pourrait ébranler nos espoirs de médailles ?

L'ascension inattendue de Remco Evenepoel au Tour de France

Malgré un écart de 9 minutes et 18 secondes derrière Tadej Pogacar, le résultat final de Remco Evenepoel est loin d'être décevant. Contre toute attente, il s'est hissé à la troisième place du classement général, juste derrière les deux précédents champions du Tour de France, affirmant ainsi son statut dans le cyclisme professionnel. Ce podium, qui paraissait inatteignable deux semaines avant le début de la course, est le fruit d'une performance remarquable qui a effacé les doutes sur ses capacités en haute montagne. Les sommets les plus élevés ont prouvé que le membre de la Soudal Quick Step est véritablement un coureur de Grand Tour.

Wout van Aert : vers une ascension méticuleuse

Les anticipations concernant Wout van Aert étaient modérées. Membre de l'équipe Visma – Lease a Bike, il avait reçu le soutien total de ses supérieurs pour poursuivre ses ambitions personnelles. Cependant, sa quête de victoires d'étape s'est soldée par un échec lors de la 111ème édition du Tour de France. Plus alarmant encore, il aborde les compétitions futures avec davantage d'incertitudes. Le contre-la-montre individuel de Nuits-Saint-Georges à Gevrey-Chambertin a anéanti ses espoirs de médaille. À moins d'un revirement spectaculaire, peu de chances subsistent pour la course en ligne. À moins, bien sûr, qu'il n'ait élaboré un plan d'action aussi ingénieux que celui de Mathieu van der Poel. Face aux obstacles, WVA n'a pas su rassurer. Il semble que le chemin vers la rédemption sera long et ardu pour cet athlète d'exception.

Le Contre-la-Montre Olympique : une course de précision

Le samedi 27 juillet sera une journée mémorable pour 35 athlètes olympiques, qui, limités à deux par comité national, s'élanceront dans une course contre la montre individuelle. Avec un parcours de 32,4 kilomètres présentant moins de 100 mètres de dénivelé, l'épreuve promet d'être aussi plate qu'une paume de main. C'est une occasion en or pour les puissants compétiteurs du peloton masculin qui bénéficieront de cette topographie sans aspérités.

Le parcours débutera aux Invalides et se dirigera vers la place de la Bastille. En signe de respect pour l'histoire, le circuit passera par le Bois de Vincennes où un détour honorera le Vélodrome Jacques Anquetil, site emblématique des Jeux Olympiques d'il y a cent ans. Le trajet retour vers la Bastille, via la Place de la Nation, offrira peu d'opportunités pour bouleverser le classement établi. À ce stade, les temps intermédiaires seront probablement décisifs. Même le boulevard Saint-Germain ne pourra altérer l'issue de l'épreuve, dont les résultats seront inscrits pour la postérité sur le pont Alexandre III.

Le défi du chrono : l'obstacle majeur pour la Belgique aux Jeux Olympiques

« Ce samedi, mon objectif est clair : la victoire. Je serai entièrement concentré sur le contre-la-montre olympique », déclare Remco Evenepoel après le contre-la-montre final du Tour de France 2024.

À l'approche de l'épreuve du 27 juillet, les espoirs belges de décrocher un titre sont minces. Au mieux, Remco Evenepoel pourrait aspirer à une médaille de bronze. Avec seulement six jours pour récupérer, l' « Aero Bulett » doit retrouver sa forme optimale pour triompher. La tâche s'annonce ardue face à Filippo Ganna et Joshua Tarling, frais et préparés spécifiquement pour cet événement, sans les rigueurs d'une course de trois semaines à leur actif. Cette situation n'est pas sans rappeler celle de 2022. Pour mémoire, le champion de la Vuelta a Espana à Wollongong n'avait bénéficié que de sept jours de repos avant d'affronter le contre-la-montre, ce qui s'était traduit par une simple médaille de bronze, trahissant un manque de fraîcheur. Un scénario similaire à celui de Tokyo en 2021, où Primoz Roglic avait décroché l'or olympique, avantagé par son abandon anticipé du Tour de France.

Naviguer dans les particularités du format olympique

À l'approche des Jeux Olympiques, l'épreuve de cyclisme sur route présente un format unique qui promet de remodeler les stratégies habituelles. Le 3 août, depuis le Trocadéro, seulement 90 cyclistes prendront le départ de la course en ligne, une restriction imposée par le nombre limité d'inscriptions autorisées par chaque Comité National Olympique. Cette contrainte de quatre coureurs maximum par nation est susceptible de rendre la compétition imprévisible et palpitante.

Dans un scénario rappelant la célèbre course Paris-Roubaix, les coureurs s'élanceront avec l'espoir de prendre la tête et de maintenir leur position le plus longtemps possible. Dès le coup d'envoi, l'enjeu sera de se détacher rapidement pour éviter de se préoccuper des poursuivants. Tiesj Benoot et Jasper Stuyven, grâce à leur position stratégique, pourraient tirer parti de cette dynamique.

Alors que la course approchera de son dénouement, à environ cent kilomètres de l'arrivée, la tension montera. La Vallée de Chevreuse pourrait être le théâtre des premières attaques significatives avant d'entrer dans le circuit final de la ville. C'est dans ce contexte que Remco Evenepoel, connu pour ses échappées audacieuses, pourrait briller. Réitérer son exploit de Wollongong, où il a décroché le titre mondial, serait un défi de taille, mais dans ses cordes.

Ce format olympique atypique est une invitation à l'audace et pourrait bien réserver des surprises, tant pour les coureurs que pour les spectateurs. Les stratégies devront être adaptées, et la flexibilité sera la clé pour conquérir l'or olympique.

Le défi parisien : un parcours urbain exigeant

La récente défection de Tadej Pogacar, épuisé par son impressionnant enchaînement Giro-Tour, pourrait bien être une aubaine pour la stratégie de Remco Evenepoel. Le Slovène, en pleine possession de ses moyens, représentait une menace considérable pour la conquête du titre olympique. Toutefois, le parcours parisien s'annonce loin d'être une promenade de santé pour l'équipe belge. Bien que Sven Vanthourenhout mise sur la forme étincelante du récent troisième du Tour, il ne faudrait pas s'attendre à ce que ce dernier fasse la différence dans l'ascension pavée de la Butte Montmartre, un domaine déjà conquis par Mathieu van der Poel. Face à un tracé physiquement éprouvant, le Néerlandais se pose en principal adversaire des Belges. Dans une tactique de course attentiste, Remco devra jouer ses cartes sur les deux autres montées du parcours pour se démarquer du champion du monde en titre. Les montées de Serrurier et de Belleville prendront alors une importance capitale, à moins qu'une échappée ne se dessine dans la Vallée de Chevreuse.

L'art de l'adaptation pour décrocher une médaille

Dans l'éventualité où Wout van Aert ne serait pas au sommet de sa forme, il serait judicieux de reconsidérer la position de Jasper Stuyven au sein de l'équipe. Le coureur de Lidl-Trek, en grande forme lors de la troisième semaine du Tour, semble plus à l'aise que le leader de Visma Lease a Bike. Se remémorant le Tour des Flandres 2021, Stuyven pourrait s'avérer être un plan B idéal. D'autant plus que les incertitudes planent sur les équipes adverses. Le leader danois, Mads Pedersen, est contraint à l'abandon suite à une fracture de l'omoplate. Quant à l'équipe italienne, elle fait face à l'incertitude quant à l'état de forme d'Alberto Bettiol, qui a quitté le Tour pour cause de maladie (covid). Compte tenu des performances passées, l'effet de surcompensation post-Grand Tour pourrait être un atout pour obtenir un bon résultat. L'équipe française pourrait se retrouver acculée si Julian Alaphilippe ne tire pas parti de sa condition physique optimale.