La protection des joueurs, priorité de la Commission des jeux de hasard

Alors que le nombre de joueurs sur les sites de jeux en ligne sous licence n’a cessé d’augmenter au cours des dernières années, la Commission des jeux de hasard a fait de la protection des joueurs l’une de ses grandes priorités.

L’an dernier, la Commission des jeux de hasard a observé une nouvelle augmentation du nombre de joueurs en ligne, avec 162.985 nouveaux joueurs en ligne. 576.473 joueurs ont en effet joué en moyenne au moins une fois par semaine en 2021, contre 502.738 en 2020 et 343.846 en 2018. 136.888 joueurs ont quant à eux été actifs en moyen sur les sites de paris titulaires d’une licence octroyée par la CJH, contre 113.302 en 2020 et 63.122 en 2018. Hors ligne, le nombre moyen de visiteurs quotidien dans les salles de jeux physique était quant à lui de 10.684 visiteurs en 2021, contre 14.539 en 2018 et 11.167 en 2020.

Face à constat, la CJH fait plus que jamais de la lutte contre le jeu illégal l’une de ses priorités. Et met tout en œuvre pour que les joueurs et parieurs en ligne « ne soient pas tentés, inconsciemment ou pas, de se diriger vers une offre illégale toujours plus importante et agressive, mais ne leur offrant aucune protection et sapant la politique de canalisation ». L’an dernier, elle a d’ailleurs placé 122 sites illégaux sur sa liste noire et réussi à en convaincre une soixantaine de se rendre volontairement inaccessibles en Belgique. Elle a également joué son rôle d’information avec deux campagnes de prévention : « Always play legally » et « Arrêtez-vous à temps » diffusées pendant l’EURO 2020 de football. Et instauré une possibilité d’exclusion très simple via Itsme, et mis en place un folder permettant à tous les professionnels de mieux venir en aide aux joueurs problématiques et à leur entourage.

Malgré ses efforts, la CHJ estime qu’il « conviendrait de réglementer davantage le jeu en ligne en complétant le cadre actuel qui conduit, par son caractère lacunaire, à une insécurité juridique nuisible tant aux joueurs qu’aux opérateurs », comme l’a indiqué Magali Clavie, sa présidente, dans son rapport annuel, évoquant notamment la problématique de la limite de jeux, celle du cumul, ou encore des bonus. Et regrettant que « plus de dix ans après sa légalisation, le jeu en ligne fasse encore l’objet d’une réglementation si sommaire ». Magali Clavie, qui estime également que « les zones grises restent aussi trop nombreuses pour le jeu terrestre », a rappelé que la Commission avait « attiré l’attention du politique à ce sujet à la suite, entre autres, d’importants arrêts du Conseil d’État, notamment en ce qui concerne la définition d’une librairie pouvant offrir des paris, l’utilisation des protocoles, l’indexation de la perte horaire moyenne… ». Avant de conclure : « la Commission continuera dans ce cadre à exercer au mieux et en parfaite indépendance et transparence sa fonction de conseil afin de susciter une réglementation claire, moderne, efficace et surtout facilement applicable et contrôlable. Elle aura également à cœur de renforcer sa mission de contrôle, indispensable à un positionnement en tant que régulateur fort ».